Pourquoi Chanel ?

Ce qui me touche profondément chez CHANEL, c’est sa manière unique de faire dialoguer l’excellence artisanale avec l’intemporalité du style, la culture avec l’émotion, la mode avec le sens. Bien plus qu’une Maison de couture, CHANEL est une Maison de récits : ceux des femmes qu’elle habille, des artistes qu’elle soutient, des silhouettes qu’elle fait entrer dans l’histoire. Ses valeurs d’indépendance, de rigueur, de création libre et incarnée résonnent intimement avec ma vision du luxe — un luxe vivant, humain, pensé dans les détails, mais toujours tourné vers le mouvement. C’est cette exigence, cette délicatesse et cette puissance silencieuse que j’aspire à servir, au sein de la Direction Célébrités.

Cette relation profonde entre CHANEL et le cinéma m’a marquée à travers plusieurs moments emblématiques, où le vêtement devient langage, le style devient narration, et le geste couture révèle une intention artistique :

Delphine Seyrig – L’Année dernière à Marienbad (1961)

Dans ce film mythique d’Alain Resnais, Delphine Seyrig incarne une femme énigmatique, sculptée dans le temps et l’espace. Ses robes, conçues par Gabrielle Chanel elle-même, traduisent l’épure, la rigueur et l’élégance suspendue. Chanel ne fait pas ici de la mode — elle fait du cinéma.

Dans ce film en clair-obscur, Jeanne Moreau incarne une veuve vengeresse, déterminée et implacable. Ses robes noires, conçues par Gabrielle Chanel elle-même, structurent sa silhouette comme un uniforme funèbre, sobre et tranchant. Chaque apparition est une composition graphique, chaque tenue devient un indice, un masque, un contrepoint à l’émotion.

Jeanne Moreau en CHANEL dans La Mariée était en noir (François Truffaut, 1968)

Pour la première mondiale de Spencer, Kristen Stewart — alors en pleine campagne pour l’un de ses rôles les plus complexes — apparaît en combi-short CHANEL noire, brodée, aux allures boyish. Déjouant les codes classiques de la robe de gala, elle choisit une pièce courte, affûtée, légère. Rien n’est laissé au hasard : ce look parle de sa Diana, mais aussi d’elle. D’un corps libre, d’une féminité nerveuse, d’un refus du déguisement.

Kristen Stewart en combi-pantalon CHANEL à la projection de Spencer, Festival de Venise 2021

Ce moment m’a marquée parce qu’il résume ce que j’admire dans CHANEL : une capacité à accompagner l’actrice dans ce qu’elle exprime, à créer une continuité entre son rôle, son image publique, et son identité profonde. Et c’est ce que je veux apprendre à orchestrer : ces gestes d’image qui ne font pas que représenter, mais qui prolongent un récit.

Ce moment me fascine parce qu’il incarne ce que j’admire dans la Maison : la capacité à faire du vêtement un vecteur de narration. À travers la silhouette de Seyrig, le style devient mémoire, rythme, tension. C’est cette intelligence de l’image que je souhaite servir au sein de la Direction Célébrités.

Ce rôle me fascine car il révèle à quel point le vêtement peut devenir un langage parallèle. Les créations CHANEL n’habillent pas simplement Jeanne Moreau : elles traduisent l’intention du personnage. Pour moi, c’est exactement cela le cœur du poste que je vise : faire en sorte que chaque pièce prêtée accompagne le discours, le geste, la présence — sans jamais la trahir.

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